J’avais un plan parfaitement défini pour la rentrée dans lequel me retour sur les championnats s’imbriquait totalement. Plan d’actions pour mon business, contenus spéciaux sur la rentrée, tout était carré. Bien entendu, ça ne s’est pas du tout déroulé comme ça. D’ailleurs, je pourrai aborder ce sujet des montagnes russes morales quand on est entrepreneuse et/ou Freelance. C’est pas toujours facile, mais quelle aventure !
Bref, j’ai remisé mes sujets « back to stables » (bien que les conseils pour la rentrée pourraient bien sortir malgré tout) mais mon débrief des championnats, je tenais à le soirtir. Parce qu’il est toujours bon de réfléchir aux leçons tirées d’une expérience. Et on reste en début de saison donc pas trop tard pour prendre un peu de recul.
Le contexte
Pour revenir sur les championnats, je dois dire que j’avais beaucoup d’espoir sur cette édition, peut-être trop. En effet, entre les annulations à cause du Covid et l’année d’avant où la main cassée ne m’avait pas permis d’y prendre part, ça me manquait. On ajoute à ça une saison incroyable où nous avons été régulières et où on sent qu’on a appris à travailler ensemble et plus l’une contre l’autre. Bref, les planètes étaient alignées.
L’entraînement
Mais vous vous doutez bien que les choses ne se passent jamais comme on l’espère.
Déjà les entraînements. On saute seulement une fois avant. Le reste du temps, on travaille sur le plat. Et j’ai l’habitude de me construire un planning bien défini avec des objectifs concrets. Sauf que je ne sais pas ce qui s’est passé mais c’est comme si la communication ne passait pas. La jument avait du mal à se mettre au travail et moi, j’avais du mal à m’exprimer, à lui faire comprendre ce que j’attendais d’elle. Du coup, forcément, le travail était approximatif. J’ai fini par baisser les exigences et travailler uniquement des choses très basiques et à accepter ce qu’elle voulait bien me donner.

Début des championnats
Arrivées à Lamotte, première pression, je passais le tout premier week-end. Je devais donc gérer le vendredi et mon installation sur le site et gérer l’arrivée de la jument, la sortir pour qu’elle s’approprie les lieux et bien sûr, les préparatifs du lendemain(graisser les cuirs, faire les pions…)
Le grand défi, c’était gérer mon stress. Je suis quelqu’un de naturellement stressée et à cheval, j’ai tendance à me mettre beaucoup la pression, à vouloir bien faire.
Le 1re tour
Vient le 1re tour. La jument est chaude et me surprend en étant extrêmement froide dans sa tête. A moi de travailler sur mes défauts, surtout mon dos (ma spécialité, la Georgette sur le 1). Et le tour se passe incroyablement bien. La jument est exceptionnelle (comme à chaque fois à mes yeux #objectivite) et moi, je m’applique encore plus que d’habitude.
On sort sans faute, 3emes a l’issue de cette manche.
Je me sens extrêmement soulagée. On l’a fait. Du coup, ça diminue la pression que je pouvais avoir pour mon 2ème tour. Ce tour m’a rappelé de ce dont j’étais capable.

Le 2ème tour
Mais peut-être que justement j’y suis allée un peu trop confiante.
Il y avait un triple, en descente. Forcément je me méfie, je freine. Mais il s’est avéré trop court. J’entends la barre tomber et là tout s’écroule dans ma tête. Je mets 2 secondes à me reconcentrer mais c’est 2 secondes de trop et je fais tomber la seconde barre qui suivait. Et là c’est dur.
J’y croyais tellement que l’échec est d’autant plus dur, plus violent.
Je sors de la, je le sens comme une moins que rien.

La gestion de l’échec
Dans ces moments-là, tu as d’horribles pensées qui te traversent. Et si je n’étais pas aussi bonne que je croyais ? Et si je n’avais pas le niveau pour la monter ? Et si c’était quelqu’un d’autre qui l’avait monté, il l’aurait amené à la réussite qu’elle mérite.
Bref, je sors de là au fond du trou.
Et c’est à ce moment que doit commencer tout le travaille de remise en question, de prise de recul. Il faut relativiser. Ne pas oublier tout le travail fournit, tous les progrès accomplis. Toutes ces fois où j’aurai pu abandonner et que je n’ai pas lâchées.



Et bien sûr, cette relation que je n’aurai jamais imaginée, cette confiance qu’elle a m’a offert. Parce qu’au final, le sport, c’est une chose. Mais le plus important ce sont tout ces détails qu’on ne voit, c’est signes d’affections. Et ça, aucun échec en concours ne pourront les enlever.
Et vous, quels ont été les échecs qui ont été les plus durs à gérer ?
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