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LE CONFINEMENT, et après ?

Nous venons de passer 2 mois en confinement. Dès lundi, les choses vont commencer à reprendre. Reprendre quoi, on ne sait pas trop mais disons que l’on va retrouver un peu de mouvement.

📸 Stable Style / Edwina Alexis

Pour être honnête, cet article, ça fait 2 semaines que je tente de le rédiger. Mais j’ai beaucoup de mal à organiser mes idées, à trouver les mots. Entre le matraquage sur les réseaux, la quantité pantagruélique d’informations et, il faut bien le dire, le confinement qui commence à me peser, c’est un peu compliqué.

Mon ressenti

Attention, je vais parler de mon ressenti face à ce qu’il se passe pour notre filière. Parce qu’on est bien d’accord, que la façon dont j’ai vécu mon confinement, on en n’a pas grand chose à faire.

Eh bien, je dois avouer que je suis quelque peu dubitative.

Alors attention, je ne jette de pierres à personne. J’entends la frustration des cavaliers, j’entends la fatigue des gérants de structures surchargés, la crainte d’éventuelles blessures… Mais je pense que les choses sont parties dans tous les sens. Les pétitions par exemple. A part nous faire passer pour des hystériques, ça n’a pas servi à grand chose. En effet, à leur lecture, ce qui ressort ce sont surtout les mots de propriétaires dont leurs chevaux leur manquent (ce qui est compréhensible mais qui n’est pas une question prioritaire à l’heure actuelle).

Quitte à tendre le bâton pour me faire battre, je vais enfoncer une porte ouverte. Par nature, le cheval vit dehors, en communauté. Il a besoin de bouger, manger et de contact avec ses congénères. Une vie au pré leur convient très bien (bien entendu, hors pathologie particulière).

Les chevaux n’ont pas la notion du temps, en tout cas, pas la même que la nôtre. Alors oui, il y a un lien entre un cheval et son cavalier. Oui, le cheval est doté de sensibilité et doit certainement ressentir cette ambiance un peu particulière qui flotte dans l’air. Et oui, je ne suis pas la dernière pour humaniser les chevaux et leur prêter des réactions et des sentiments qui n’existent pas dans leur monde. Mais là, j’ai vu tellement d’anthropomorphisme sur les réseaux que j’ai fait une overdose. Remettons le cheval à sa place de cheval. J’entends qu’il est souvent comme un membre de la famille et qu’il vous manque (je n’ai pas vu ma famille depuis plus de 2 mois et j’ai passé le confinement seule, alors j’imagine très bien) mais tant qu’il n’y a aucune menace pour son intégrité physique ou psychique, il n’y a pas de raison d’un faire tout ce cirque. Il ne va pas s’envoler et vous le retrouverez. Alors certes, ça n’enlève en rien la frustration provoquée par ce confinement (oui, moi aussi j’ai des fourmis dans les jambes et je n’attends qu’une chose c’est de pouvoir remettre les pieds aux écuries) mais je pense qu’il y a un réel besoin d’apprendre à relativiser.

Et pour ceux qui avancent l’argument du travail physique du cheval, je rappelle quand même que c’est nous qui en avons fait un athlète. Encore une fois, en dehors de certaines pathologies, la dépense que fait le cheval au pré est suffisante puisqu’il la gère lui-même en fonction de son besoin. Alors bien sûr, les choses sont différentes pour un cheval qui n’a pas la possibilité d’une sortie en paddock ou au pré, mais là c’est encore un autre sujet.

Un cheval de sport va bien sûr se démuscler par endroit mais rien d’irrémédiable. Il suffit par la suite de gérer sa remise au travail. Il ne faut pas comparer un cheval d’amateur avec les montures de professionnels qui ont continuer à travailler (cf Ines Joly ou Thierry Rozier sur Insta)

Et pour le dernier argument qui a souvent été avancé, celui des structures en sous effectif pour gérer leur cavalerie, il faut savoir, comme l’a d’ailleurs très bien rappelé et expliqué dans son article Horsyklop (source à l’appui), que de puis le début du confinement, il était possible de faire une dérogation pour permettre d’avoir de l’aide de la part d’un de ses propriétaire/client.


La FFE

Je vois énormément de commentaires plus que virulents à l’égard de la FFE sur les réseaux sociaux. Ca ne date pas d’hier bien sûr. Mais disons que les choses sont exacerbées ces derniers temps.

Alors j’ai une question, une vraie, sans aucune ironie ni sarcasme. Qu’attendez-vous de votre fédération ?

J’avoue que jusqu’à maintenant, je ne me suis jamais vraiment intéressée au rôle qu’une fédération est censée tenir.

J’ai malgré tout mon opinion. Je pense honnêtement que le fonctionnement de la fédé a atteint ses limites. Elle manque de modernité et la situation a réellement mis en valeur un grand retard en matière de transformation digitale.

On est d’accord, la communication durant cette période n’a pas franchement été bien faite. Déjà, je pense qu’il y a eu trop de relais des informations du ministère. Ce qui a provoqué une overdose de ces informations et qui a donné l’impression que rien n’avançait. Parce qu’au final, c’était souvent la même chose dite de manière différente. Je pense qu’il aurait été plus pertinent de traduire uniquement ce qui était utile et qui évoluait sous forme de mode d’emploi par exemple.

Il aurait été également intéressant de mettre l’accent sur la gestion de la communauté. Non pas en répondant aux commentaires de haine mais réellement en discutant avec les personnes inquiètes, perdues… Je n’ai vu que des réponses « copier-coller ». Pourtant ça aurait apporté une proximité avec les adhérents, l’impression que la FFE se soucie réellement de tout le monde, réfléchit et agit. Parce que je crois que c’est ce qui a mis le feu aux poudres, l’impression que notre fédération ne faisait rien, à part être la vitrine de ce qu’il se passait déjà aux infos.

Rappelons quand même que ce n’est pas parce qu’on n’en voit pas les résultats immédiatement que personne ne fait rien. La preuve dernièrement : Et alors là, il y en a eu du monde pour féliciter la fédé ! Alors c’est ça ? Dès que les choses ne va pas dans notre sens on leur lance des pierres et quand ça nous arrange, on se cache derrière ?

Je souhaiterai citer les mots du cavalier Salim Ejneini que j’ai trouvé très justes :

« À force de s’insurger par habitude, certains oublient que :

– La FFE est une fédération sportive ayant pour rôle de fixer les règles et modalités de pratique d’un sport pour un pays

– La FFE n’est pas un organe législatif ou exécutif, mais bel et bien un relai informatif entre ses ministères de tutelle et la population pratiquante. « 

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Les centres équestres et plus largement la filière mis à mal

Le passage à la TVA à 20% il y a quelques années a déjà grandement fragilisé notre secteur.

Depuis le 14 mars dernier, centres équestres et autres écuries ont fermés leurs portes (avec une légère latence du côté des écuries mais là n’est pas le sujet) comme beaucoup d’autres entreprises et autres ERP (Etablissement Recevant du Public). Mais là où se situe la différence, c’est qu’une entreprise, par exemple un restaurant, ferme, leurs frais sont réduits. En effet, à part le loyer et les charges inhérentes au bâtiment, ils n’ont plus autant de charges qu’en état habituel de fonction. Alors qu’un centre équestre/écurie voit ses charges exactement au même niveau. Les chevaux continuent à avoir besoin d’être nourris (quelle idée !), à avoir besoin de soins… Sans compter les vacances de Pâques et leur lot de stages en tout genre qui font souvent carton plein avec le retour des beaux jours.

Le temps passe, la trésorerie de beaucoup s’amenuise et plus on recule le retour à une activité normale, plus le poids d’une éventuelle faillite se fait sentir.

Outre les conséquences économiques, cela représente également un dangereux risque sanitaire pour plus de 400 000 chevaux !

Et au-delà de la reprise qui va se faire petit à petit dans les semaines qui viennent, la question de la rentrée se pose également. Les gens vont-ils se réinscrire ? En auront-ils les moyens ? Cette coupure aura-t-elle brisé leur rythme en les faisant décrocher ou fait réfléchir sur un éventuel changement de discipline ?

Il va falloir que tout le monde y mette du sien pour se relever. Faisons vivre nos clubs ! Participez à leurs activités, à leurs stages (en fonction de vos moyens bien entendu !)


Les belles actions

On sait tous que la situation est et va continuer à être catastrophique pour le secteur équestre.

De ce fait, on va apparaître de nombreuses initiatives sur les réseaux.

Par exemple, certains cavaliers de club proposent de ne pas demander le remboursement de leurs séances. Comme écrit plus haut, les charges d’un centre équestre fermé restent les mêmes que celles d’un centre équestre ouvert, la rentrée d’argent en moins (ok, l’inscription est souvent déjà payée mais les activités régulières, les concours, les baptêmes, les interventions scolaires… tout ça sont des bénéfices en moins). Si les structures doivent rembourser à minima 2 mois de cours à tous leurs licenciés, cela risque bien d’être synonyme de clé sous la porte.

La FFE a ouvert une plateforme permettant de faire un don à la structure équestre de son choix ou à un fond qui servira à aider les centres équestres les plus durement touchés.

Philippe Rozier et Roger-Yves Bost, en association avec le Comité régional d’Equitation d’Ile-de-France, prévoient d’organiser des stages dès que la situation le permettra et dont les fonds iront pour l’entretien des chevaux d’écuries/centres équestres en difficulté. Marc Dilasser se joint également au projet et a aussi rappelé qu’il est nécessaire d’aider dès maintenant.

Pénélope Leprevost fait, de son côté, don de 50 tonnes de foin. RTL débloque 10 000€ Suite à l’intervention de Philippe Rozier lors de l’émission de Julien Courbet.


Et après ?

On le sait, on va payer les conséquences de cette situation encore des mois. On est loin d’être tiré d’affaire. Mais j’ose espérer que l’on saura se poser les bonnes questions et faire les changements qui s’imposent. Ce qui est sûr, c’est que cette pandémie et plus précisément ce confinement auront révéler certaines faiblesses du système actuel.

J’avoue que j’aimerai que l’après soit différent de l’avant (et ça dans tous les domaines). Le confinement a soulevé des défaillances, nous a mis face à nous-même, nous a fait nous poser des questions. Une fois que ça sera possible, il sera temps d’y apporter des réponses et d’entamer les changements qui s’imposent.

Beaucoup de cavaliers pro soulignent, que parmi tout ça, il y a du positif, comme réapprendre à prendre le temps, travailler différemment. C’est le cas de Roger-Yves Bost ou même de Steve Guerdat.

Pour les personnes qui ont signé la pétition, souhaitant pouvoir voir leur cheval, manquant de confiance en la structure dans laquelle il est placé, il serait peut-être temps de reconsidérer ce choix et envisager une nouvelle pension plus adaptée. Mais on peut également aborder la question du fonctionnement même de certaines écuries qui manquent de pâtures/personnel, qui se retrouvent dépassées. On peut réfléchir au concept de l’écurie active ou la solution de distribution automatique d’aliments, toutes ces choses qui ne semblaient jusqu’alors pas vraiment « essentielles » pour les acteurs de la filière et qui rencontraient de nombreux freins à leur adoption.

Tirons le positif de cette situation négative. Acceptons les doutes, les échecs et surtout la nouveauté et le changement

Il est temps de se reconnecter à la passion et à l’amour de l’animal. La motivation du bénéfice ne suffit plus.

On se trouve à un moment charnière et pour survivre, il va falloir s’adapter.


Je sais que l’article est long mais j’espère sincèrement avoir réussi à être claire et à me faire comprendre. Mon but n’est pas de jeter des pierres aux uns ou aux autres, ni même de jeter de l’huile sur le feu. Je souhaitais vraiment partager mon ressenti, dresser mon bilan de la situation. Et je serai vraiment intéressée d’avoir le vôtre, votre vision des choses, si vous êtes d’accord avec moi ou au contraire pas du tout…

Un peu de lecture supplémentaire

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Moi, c’est AnnSo

Cavalière, passionnée par le cheval et mon métier de content manager, j’ai décidé de dédier ce dernier pour accompagner les professionnels de la filière équestre.

Mon objectif est de vous apporter toutes les clés pour développer votre présence en ligne, augmenter votre notoriété et ainsi développer votre activité.

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