Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais je suis une cavalière de club. Et forcément, sans le cheval de club, on ne serait pas grand chose. Et c’est un peu le but de cet article, leur rendre hommage, rappeler tout ce qu’ils font et ce qu’ils supportent mais surtout tout ce qu’ils nous apportent.
J’ai un cheval à moi, mon ancienne jument de concours à qui j’offre maintenant une retraite verdoyante, à savoir au fond d’un pré bien fourni avec plein de copains chevaux.
Aujourd’hui, j’ai une nouvelle monture pour les concours. Une jument encore. Une jument que je n’aurai jamais cru aimer autant. J’utilise souvent un pronom possessif quand je parle d’elle, par affection et parce que j’aime à penser qu’une part d’elle m’appartient malgré son statut, de la même manière qu’une part de moi lui appartient.
Je ne vais pas disserter sur les raisons qui font que je suis en club mais bien au sujet du cheval de club.
Quand je parle de l’amour que je voue à cette jument, on se moque souvent de moi. Ben oui, après tout, ce n’est qu’un cheval de club. Elle voit passer des centaines de personnes sur son dos. Je ne peux pas contrôler le travail qu’elle fait ni la manière qu’ont les autres de la monter. Même si parfois ça m’énerve que le travail que je fais dessus soit parfois gâcher. Elle ne m’appartient pas, je n’ai pas mon mot à dire dessus.
Et pourtant, je me sens concerner.
Je suis peut-être idiote de penser qu’elle me reconnaît, qu’elle ne se comporte pas avec moi comme avec les autres. C’est l’impression que j’en ai. J’affabule sûrement, j’ai un peu trop tendance à les humaniser.
Alors le cheval de club est-il particulier? Ou un cheval parmi tant d’autres?
Etre un cheval de club est un statut bien particulier. Ils ont une patience bien particulière. Ils voient passer énormément de monde devant leur boxe, sur leur dos. Supportent des cavaliers de tous niveaux, ceux qui les travaillent dans un sens puis dans l’autre. Supportent les coups de talons, les équilibres précaires, les abords improbables.
J’aime observer les nôtres dans les écuries. Ils me font rire. Ils n’ont pas la même attitude en fonction de qui rentre dans leur boxe. J’avoue rire que je vois un cheval essayé d’impressionner un cavalier peureux en lui montrant les dents ou les fesses alors que je sais pertinemment qu’il ne le mordra ou le tapera jamais.
J’ai beaucoup de mal avec la mauvaise réputation que peuvent avoir les clubs en ce qui concerne les soins des chevaux. Bien sûr certains traitent leurs chevaux comme du bétail. Mais beaucoup ont bien conscience de l’importance de leur cavalerie et en prennent soin. Sans compter les clients. Un cheval de club a cette particularité d’avoir des centaines de mini propriétaires qui prennent soin d’eux, qui les gâtent et les chouchoutent.
On a tous connu un cheval de club qui nous a fait fondre. « Ma » jument de cours, que j’ai monté pendant 5 ans, était un peu « la mienne » aussi. Alors qu’en vrai pas du tout. Mais notre amour est vrai lui !!
PS : c’est très sympa d’avoir offert la retraite à la dame !!
Après tout ce qu’elle m’a offert, je me devais lui offrir une deuxième vie digne d’elle! Et puis, je n’aurai pas supporté de ne pas savoir ce qu’elle serai devenu. Je la vois pas souvent vu qu’elle est en province et moi à Paris (enfin, j’y vais quand même une fois par mois) mais je sais qu’elle est bien, en bonne santé physique et morale et ça me comble. Après elle, je ne pensais pas m’attacher à nouveau à un autre cheval, enfin pas un cheval de club, je voulais me « réserver » pour le mien mais je me suis fait avoir! lol On ne contrôle pas ses sentiments!
C’est un commentaire un peu tardif, mais j’ai fait faire du horse-ball à un cheval pendant un an. On n’en montait qu’un seul. Bin je pense qu’il me reconnaissait, parce que le vendredi soir, c’est Célia et c’était horse-ball! Donc je pense qu’ils s’en rappellent (on n’en sais rien après tout, et il ne le montrent pas)… Et puis bon, c’est normal et humain de s’attacher à un cheval, comme de s’attacher à quelqu’un ^^
Bonjour, je viens de découvrir ton blog et j’aime beaucoup tes articles.
Celui-ci à une saveur particulière pour moi. En effet, si comme la plupart d’entre nous, certains chevaux de clubs m’ont beaucoup marqués et apporté (sans certains, j’aurais peut-être arrêté de monter); l’un (l’une en fait) d’entre eux m’a particulièrement marquée. A tel point que lorsqu’elle a été mise en vente pendant le premier confinement (pour cause de réduction d’effectif), je l’ai achetée !!!
Cette jument est tellement spéciale à mes yeux mais aussi à ceux de ma coach qui m’avait alors envoyé l’annonce avec l’injonction de l’achetée !